LA FABRICATION DES BOÎTIERS DE TEFILINES

Boitier de Tefilines avant la peinture

Les conditions de fabrication

La fabrication des boîtiers des Tefilines s’obtient grâce à un travail qui comprend de nombreuses étapes. Il peut s’étendre jusqu’à huit mois, voire un an complet de travail. La minutie, et de longs temps d’attente entre chaque étape, sont nécessaires pour l’obtention de Tefilines. C’est ainsi qu’ils s’avèreront valides (cashers) à la fin de ce long processus de confection.

De plus, de nombreuses conditions et lois encadrent cette réalisation. En voici quelques-unes :

  • LICHMA

Depuis le début de la fabrication des boîtiers de Tefilines, le travail doit être effectué « lichma ». C’est-à-dire, que toutes les actions réalisées, doivent être habitée d’une intention explicite qui oriente l’action en vue de sa finalité. Exemple : « Je réalise telle action qui consiste à… en vue de participer au processus de fabrication des boîtiers de Tefilines ».  

  • KOA’H ADAM
fabrication des boîtiers de Tefilines : machine électrique pour ponçage de tefilines

La quasi-totalité du travail doit s’effectuer de manière artisanale, à la force de la main (« koa’h adam »). Des Tefilines réalisées en usine à l’aide de robots ou de machines électriques, seraient invalides. Si aujourd’hui des machines sont utilisées lors de certaines étapes, il faut rappeler qu’elles ne sont que mécaniques. Elles s’utilisent manuellement, à l’aide de leviers, grâce à un système de pédales etc…

https://www.youtube.com/shorts/5MlrZMT8J-8

A partir de quoi fabrique-t-on les boitiers de tefilines ?

  • ANIMAL TAHOR

Les Tefilines sont des boîtiers de cuir obtenus à partir de la peau d’un animal « tahor ». C’est-à-dire qui peut être casher à la consommation. Toutefois, cette exigence ne vise que l’espèce à choisir (vache, taureau…). Et il n’est donc pas nécessaire qu’un abattage rituel soit réalisé.

  • TEFILINES GASSOTH ET DAKOT
boîtiers de Tefilines faits de peau pour tefilines gassoth 

La peau utilisée peut provenir de deux types d’animaux possibles :

  • Si elle provient de ce que l’on appelle une béhéma gassa (un bovin), les Tefilines sont appelées des « tefilines gassoth ».
  • Si elle provient en revanche d’une béhéma daka (ovin), elles sont appelées des « tefilines dakot », ou encore, des « tefilines peshoutot ».

Les animaux provenant de la catégorie des bovins donnent une peau plus épaisse. Et donc plus résistante que celle des ovins. C’est en général à partir du cou de bœuf que l’on emprunte la peau qui sert aux tefilines Gassoth. Aujourd’hui, la quasi-totalité des Tefilines que l’on trouve sur le marché proviennent de cette première catégorie.

Quelques lois sur la fabrication des boîtiers de Tefilines :

  • PESOUL de NAKOUV

Chaque boîtier doit être obtenu à partir d’un seul et même morceau de peau. Le morceau est au préalable découpé en forme de T. Il subît à partir de là les diverses étapes de sa fabrication les unes après les autres. Il faut veiller à ce que la peau ne se troue à aucun moment. Et ce, tout au long du processus de fabrication des boîtiers de Tefilines. Si cela arrive, dès lors, elle ne peut plus servir, et il n’est pas possible de la reboucher. Il ne sera non plus pas possible de la rapiécer à l’aide d’un autre morceau. Ni même encore d’étirer la peau sur elle-même.

  • TEFILINES PEROUDOT OU ROV PEROUDOT

Les quatre compartiments des Tefilines de la tête ne doivent en aucun cas former un seul et même bloc. En réalité, ces compartiments juxtaposés ne sont que maintenus et serrés entre eux à l’aide d’une importante pression que l’on exerce au cours de leur fabrication. Ils ne doivent ni former un même bloc ni même être collés entre eux. Utiliser de la colle afin de les maintenir est donc strictement prohibé et rend les tefilines invalides (pessoulot). Toutefois, certains avis autorisent d’user de colle quand celle-ci n’est appliquée qu’au niveau de la partie inférieure des tefilines. Et qu’elle ne dépasse pas la moitié de la hauteur des boîtiers.

Ces deux types de Tefilines sont désignées, l’une sous l’appellation de « Peroudot ad ha-tefer » (séparées jusqu’à la couture). Et la seconde, « Rov peroudot » (majoritairement séparées).  Il existe également un troisième type de tefilines. Il est même préférable aux deux premiers, il s’intitule « Peroudot vé-nireé » (visuellement séparée). Dans ce cas aussi, les quatre compartiments ne sont serrés entre eux qu’à l’aide de la pression. Mais ce qu’il y a de plus, c’est qu’il est encore possible de voir leur division à l’œil nu.

boitiers de tefilines gassoth formées
A cette étape l’ouverture entre chaque compartiment est facilement observable

Les grandes étapes de la fabrication des boîtiers de Tefilines :

  1. Le travail de la peau : On l’épure, on la tanne et on en retire tous les poils. Pour cela, on la laisse macérer dans une solution de chaux et dans du sel pendant quelques semaines.
  2.  Découpage et forme. On découpe la peau puis on lui donne une forme grossière et approximative afin d’en constituer les prochaines Tefilines. Un plus gros morceau est utilisé pour les tefilines de la tête. Car leur boîtier comporte quatre compartiments alors que les Tefilines de la main n’en comportent qu’un seul.
  3. Un travail de précision s’ensuit alors. On mouille le cuir afin de l’assouplir et le rendre plus malléable,. Et on commence à former de manière plus précise les boîtiers des Tefilines (le carré + la base).
  4. Ensuite, on se concentre sur certaines particularités propres aux tefilines de la tête.
  5. On exerce une pression qui maintiendra serrés les quatre compartiments entre eux. Pour que cela opère de manière durable, on laissera ensuite sécher les Tefilines durant un long moment.
  6. On crée les lettres Shine qui doivent apparaître sur les deux côtés extérieurs du boîtier. Ll’un à quatre branches, l’autre à trois. La particularité de ces Shine est qu’ils ne peuvent être réalisés grâce à une presse. Mais uniquement à l’aide d’instruments qui consistent à ramener la peau en un endroit afin d’en faire ressortir la lettre.
  7. Enfin, on opère les finissions. On rabote minutieusement et définitivement les Tefilines, et on applique la peinture noire.

Voici exposé de manière particulièrement concise les grandes étapes de la fabrication des des boîtiers de Tefilines. Mais il ne faut toutefois pas oublier que cela représente en réalité un travail très précis. Celui-ci est codifié et de longue haleine. En effet, c’est de longs moments qui séparent chacune des étapes nécessaires à cette fabrication.

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